« Téhéran tabou » (Tehran taboo) de Ali Soozandeh

Critiques

“Sous le voile des apparences”

Dans les allées sombres de Téhéran, errent des âmes en peine. Corruption, trafic ou prostitution cadencent leur combat quotidien pour exister.

Pari arbore un foulard rouge vif quand elle se prostitue dans les voitures, son fils muet à l’arrière. Depuis sa prison, son mari toxicomane lui refuse le divorce. Après une nuit de ferveur, la jeune Donya se doit de recoudre son hymen afin de rester pure aux yeux de son futur mari. Quant à Sara, enceinte, elle refuse son statut de mère au foyer.

Sous le voile vertueux de la République islamique se dissimule une société gangrenée par l’hypocrisie, l’injustice et la frustration. La police des mœurs traquent les couples non mariés, mais laissent les vils se maintenir au pouvoir. La misère serait-elle moins pénible sous le soleil de l’ailleurs ? Oui, selon l’un des personnages, car « au moins là-bas, on ne se fait pas prendre pour un rien. » Premières victimes, les femmes, marionnettes aux mains du patriarcat, et les enfants, témoins silencieux.

Un constat cru que la technique de l’animation désamorce quelque peu. Filmés sur fond vert, les attitudes des comédiens sont ensuite réinterprétées par le dessin. Malgré quelques saccades, l’esthétique choisie impressionne par son degré de vérisme.

7/10

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