« Marcello mio » de Christophe Honoré

Critiques

“La fille de son père”

Chiara, comédienne, est fatiguée d’être encore et toujours comparée à ses parents célèbres. Hantée par le fantôme de son père décédé, elle prend son apparence. Il faudra désormais l’appeler Marcello Mastroianni.

Et si c’était vrai. Si la discrète Chiara s’effaçait pour permettre à son géniteur de renaître en ses traits qui lui ressemblent tant. Cette métamorphose aurait de quoi déstabiliser la reine Catherine, surprendre l’ex Benjamin, et enrager Melvil, son ami d’enfance. Fabrice, le confident transi, serait aux anges, lui qui a toujours rêvé de jouer au côté de la star italienne.

Christophe Honoré entraîne sa muse dans un complexe œdipien, quand ses proches et complices jouent leur propre rôle ou presque. Ce scénario osé, Quentin Dupieux ne l’aurait pas renié, lui qui s’est récemment épris pour l’incarnation du costume dans Daaaaaalí! et la vérité illusoire des acteurs dans Le deuxième acte. Entre deux chansons d’amour et des errances dans les rues de Rome et de Paris, la belle personne ramasse cocker et soldat égarés, avant d’être poursuivie par des sosies. Perdue dans la transition et face à la mère, elle coule dans la fontaine de Trevi.  

L’hommage est plutôt tendre et parfois amusant. Mais sans bien connaître la carrière de l’idole, nombreuses sont les références qui s’échappent. Le temps passe et dure. L’exercice de style fantaisiste qui intriguait à ses débuts finit par tourner à l’entre-soi. Comme une partie de beach volley à laquelle nous n’avions pas le droit de participer.

(6/10)

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