« Challengers » de Luca Guadagnino

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“Trouple mixte”

Tennisman multiprimé, Art Donaldson ne sait plus gagner. Son épouse et coach, Tashi le convainc de s’inscrire à un challenger pour retrouver la confiance avant l’US Open. En finale, il affronte Patrick, un ancien partenaire et ami.

Le tennis est une affaire de relation. Sur le court, on se réunit pour s’affronter. Amour, haine, manipulation, et domination. On n’en saura pas beaucoup plus sur ce passionnant sport de combat. Rien pour améliorer ses services ou son smash dans cette réalisation baroque et maniérée, cinéma publicitaire au placement impudique de produit. Le montage préfère écourter les échanges, s’essayant même à une caméra subjective irregardable.

Le goût du revers est ailleurs au sein de ce trouple mixte. Deux garçons, une fille, trois possibilités. Camarades depuis toujours, Art et Patrick tombe sous le charme indiscret de Tashi, meilleur espoir de la WTA. Sortis tout droit d’Amercian Pie, les deux puceaux salivent en symbiose sur la belle au centre qui prend un plaisir malin à jouer les trouble-fêtes : « Je ne suis pas une briseuse de couple », répète-t-elle innocemment. Car l’objet du désir est peut-être ailleurs, de l’autre côté du filet. Il conviendrait de l’appeler par son nom. Tenir le manche, manier les balles, manger une banane… Sur le terrain, dans les vestiaires ou au sauna, les allusions directes ou croisées transpirent.

La partie devient un jeu, sexe et match, entre la classe mannequin de Zendaya, une crevette musclée, et un prince Charles hirsute et sale. Difficile de croire à leur profil de champions ! Leur « Je t’aime, je sais, moi non plus » rebondit de flash-back en flash-back, la tension surlignée par une musique électro. On aurait aimé davantage de sérieux et subtilité dans ce ménage en trois sets pas toujours gagnants.

(5.5/10)

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« Civil war » de Alex Garland

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“American nightmare”

L’Amérique d’aujourd’hui est en proie à une guerre civile. Des États sécessionnistes tentent de renverser le gouvernement. Malgré les risques, Lee Smith, une photojournaliste renommée, et trois acolytes partent pour Washington dans l’espoir d’obtenir un entretien exclusif avec le président controversé.

Les USA sont plus désunis que jamais. Négligeant les détails explicatifs, Alex Garland évoque l’association incongrue entre le Texas et la Californie partant à l’assaut du Capitole aux mains d’un régime autoritaire dont on ne sait pas grand-chose. Le commandant en chef en est certes à son troisième mandat. Il a démantelé le FBI, bombardé des civils et visé les médias. Les New-Yorkais ont soif. L’électricité manque et le dollar s’effondre. Dans ce chaos politique bascule tout un pays.  

Carrosseries abandonnées sur les voies d’accès, tentes pour camps de réfugiés, pilleurs pendus dans un tunnel de lavage, charniers à ciel ouvert. Dans ce voyage au bout de l’enfer, se maintiennent des bourgades hors du temps où promener son chien est encore possible… sous l’œil attentif de snipers. Les visions cauchemardesques, souvent impressionnantes, sont celles des films ou série d’anticipation qui ravissent les écrans. Sauf que l’ennemi n’est ni l’alien ni le zombie. Il vient d’ici, de l’intérieur : « Quel genre d’Américains êtes-vous ? » devient une question de vie ou de mort.

Témoins privilégiés en cette apocalypse, les reporters sont avides d’informer. Quatrième pouvoir, ils quêtent le scoop et la photo parfaite. Dans la voiture estampillée « Presse », les générations se côtoient, alliant la sagesse de l’aîné à l’immaturité de la jeunesse. Au milieu, Lee perd petit à petit foi en son métier, quand son binôme Joël ne bande que pour l’action. Dans la nuit noire, les étoiles filantes des roquettes lumineuses sont pour lui la promesse d’un feu d’artifice. Les caractères stéréotypés manquent de chair et peinent à susciter de l’empathie. Que l’on appuie sur le bouton d’une caméra, d’un appareil, ou sur la gâchette d’une arme, le mot anglais reste le même : « shoot ». 

Demeure l’effroi ressenti face à cette violence crue, réaliste et directe, sans sommation aucune. La chute de la Maison blanche devient traque à la Ben Laden. L’on sursaute à chaque impact prévoyant le passage de relais final d’une froideur extrême. Un goût de sang acide agite l’estomac pour atteindre la gorge. La fiction annonce souvent le pire. Espérons qu’en cette année électorale, elle puisse se tromper.   

(6.5/10)

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« Nous, les Leroy » de Florent Bernard

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“La famille voiture-bélier”

Après l’avoir appris à ses enfants Bastien et Loreleï, Sandrine annonce à Christophe son besoin de le quitter malgré vingt ans de vie commue. Pour préserver son mariage et la famille, celui-ci organise dans la nuit le week-end de la dernière chance.

Et voilà les quatre Leroy partis sur les routes de la France moche, celle des motels, zones commerciales et banlieues sans charme. Autant de lieux supposés rappeler des souvenirs romantiques à ce drôle de couple, dont la généalogie s’écrit en quelques messages laissés sur répondeur. Dans ce prologue bien pensé, l’insouciance des premiers émois fait progressivement place à la liste des courses usante et usée. Mais le road trip commence par une marche arrière ratée et se poursuit sur une même tendance. Là où la tribu passe, il y a casse. Lave-vaisselle, karaoké, bus et gueule de caricaturiste, rien ne leur échappe. Dans le genre boulet rouge, Christophe, interprété par José Garcia, est « champion du monde » ! Pas étonnant que l’émotive Sandrine bouillonne à l’intérieur, prenne le volant pour le mordre et finisse par renoncer à cet homme pénible, porteur d’une violence presque inquiétante. Témoins muets de ces scènes de ménage puériles, deux ados mal dans leur peau qui souhaiteraient juste que leurs vieux grandissent un peu.

Ce premier film aigre-doux tente de jongler entre instants graves et séquences comiques proches du sketch dans lesquelles surviennent les amis humoristes du réalisateur scénariste. Car c’est aussi son histoire qu’il tire de sa mémoire d’enfant du divorce, laissant Sardou, Lenorman ou Niagara chanter sa nostalgie. C’est parfois drôle, tendre, mais le plus souvent forcé, au point de vouloir faire monter quelques larmes avant la fin. L’on préfère celles de Charlotte Gainsbourg quand elle réalise que l’endroit le plus exotique dans lequel l’a emmenée son cher mari, c’était… le Futuroscope.

(6/10)

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« Le mal n’existe pas » (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi

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“Et au milieu coule une rivière”

Takumi vit sobrement avec sa fille Hana à l’orée d’une forêt. Mais la sérénité des lieux pourrait être remise en question par l’ébauche d’un camping glamour.

Au commencement était la musique. L’inspiration s’avère mutuelle entre le Japonais et la compositrice Eiko Ishibashi qui précédemment collaborèrent sur Drive my car. Se contenter d’évoquer la mise en images d’une mélopée lente serait réducteur, Hamaguchi n’hésitant aucunement à imposer des ruptures de ton pour laisser s’exprimer ses personnages et éviter l’émotion facilitée que susciterait cet air inquiet.

Takumi est l’homme des bois, plutôt mutique et connaisseur. De l’autre côté se tiennent les rats de Tokyo missionnés pour amadouer les consciences villageoises. L’opposition semble trop évidente. L’urbain contre la campagne, la civilisation confrontée au sauvage, le bruit opposé au silence, l’automobile écrasant la marche, les gratte-ciel remplaçant les troncs pour une question d’argent. Et au milieu coule une rivière, infranchissable. Car le débat porte sur la nappe phréatique mise en danger par la future fosse septique du campement chic. Pourtant les caractères se diluent, le réalisateur permettant aux représentants désinvestis du projet touristique de gagner en profondeur. Le temps d’un trajet en voiture, le couple associé concède la solitude, les doutes et rares espoirs de changement. L’on imagine même que couper une bûche, ramasser du wasabi sauvage ou savourer des nouilles udon cuites à l’eau de source révéleront en eux le plaisir des choses simples. Un rapprochement amusant et rassurant s’opère entre l’orange des villes et le bleu des forêts.

Mais l’allée des grands arbres filmés en contre-plongée lors du prologue semble aussi protectrice que menaçante. Au loin hurlent les fusils qui font saigner les ronces. Si le mal n’existe pas, laissant aux parties leurs raisons propres, un équilibre brisé par la compromission marque le début de la fin. L’air devient subitement grave et la fable funeste. Il était une fois la fillette oubliée qui n’a pas attendu. Dryade disparue, chevreuil blessé et nature vengeresse désavouent une humanité à bout de souffle.

(8/10)

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« Daaaaaalí! » de Quentin Dupieux

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“L’insaisissable légèreté de l’être”

Dans une suite d’hôtel, Judith est nerveuse. La journaliste débutante attend avec impatience d’interviewer Salvador Dalí.

Comment saisir la personnalité multiple d’un artiste hors-norme ? L’insatiable Quentin Dupieux s’y essaie en faisant jouer le rôle àààààà six comédiens. L’illusion opère, même si Édouard Baer et Jonathan Cohen se démarquent vite de leurs confrères. Il suffit d’un changement de lieu, voire de plan, pour que le personnage moustachu à l’accent chantant change de visage. Autre tentative, appeler à la rescousse le maître du cinéma surréaliste, lui-même complice du fou peignant. Récit à tiroirs, rêves infinis, prêtre attablé ou sur un âne, fusil de chasse… autant de motifs propres à Luis Buñuel, évoqué précédemment déjà dans Incroyable, mais vrai. Tiens, voilà qu’il pleut des chiens andalous !

Le faux biopic avance ainsi masqué jonglant avec nos repères et quelques bons mots : « Ce que je supporte encore moins que les enfants, ce sont leurs dessins. » Au-delà de l’hommage appuyé, Daaaaaalí! est aussi une réflexion sur le temps qui passe et ce qui laisse derrière lui. S’il coule dans les montres molles entoilées, il s’étire à l’écran le long d’un interminable couloir, s’exprime par des bonds en avant ou des retours en arrière, se monte à l’envers dans certaines scènes avant de tourner en rond. 1 heure et 18 minutes qui en paraissent pourtant bien plus. Au final, que reste-t-il après la vieillesse, si ce n’est quelques os et de la cendre sur le bûcher des vanités ? Une œuvre.

Écrans et miroirs se multiplient dans une mise en abyme qui pourrait conduire à l’autoportrait. Dupieux s’écrit entre les lignes dans les yeux terrassés de Judith qui s’avoue incapable de tourner ce film et confesse vomir son reflet. Il se figure également dans l’absurdité créatrice et productive du maître espagnol. Mais au lieu de piquantes bacchantes, c’est derrière une barbe touffue que se dissimule le Français.

(6.5/10)

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« Sidonie au Japon » de Elise Girard

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“L’île aux morts”

Sidonie Perceval est attendue à Osaka pour la ressortie de son premier livre racontant l’accident qui emporta ses parents. Ce voyage, l’autrice française préférerait l’éviter.

Dans le pays du Soleil levant, la grue symbolise la longévité et le bonheur. Sa migration signifie aussi le retour de l’âme des chers disparus. Cet oiseau qui marqua les souvenirs de l’héroïne enfant orne les panneaux du générique. Dans l’archipel, Sidonie ne rencontre pas seulement pour la première fois son éditeur, Kenzo Mizoguchi, mais aussi le fantôme de son époux Antoine, décédé il y a plusieurs années. Stupeur et tremblement.

Dès son arrivée, Sidonie se perd dans la traduction. Les courbettes maladroites de cette entrée en matière sont autant d’éléments comiques usés. L’émergence du fantastique, malgré le rudimentaire de ses effets, transporte heureusement le récit vers un ailleurs plus convaincant. Un deuil mélancolique s’infuse. La blancheur quasi spectrale d’Isabelle Huppert sied au personnage qui, vidée de ses envies et sentiments, n’écrit plus. Les aéroports, trains ou rues dans lesquels elle erre, lieux habituellement gonflés de touristes ou citoyens pressés, sont aujourd’hui exsangues. Au-delà des clichés japonais traditionnels, Kyoto, Nara, et Naoshima lui offrent leurs temples, cimetières et musées, sanctuaires hantés où puiser un nouveau souffle. Il faut accepter l’injustice d’être encore là, oser frôler la main, accepter les bras et la bouche de l’autre pour enfin le reconnaître. La belle scène d’amour proposée se contentera d’un enchaînement de plans fixes, photographies pudiques de l’intime. Si les morts sont présents tout autour de nous, c’est pour nous réapprendre à vivre.

(6.5/10)

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« Green border » (Zielona granica) de Agnieszka Holland

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“Le cri de la forêt”

Une famille syrienne atterrit en Biélorussie avec l’espoir de franchir la frontière polonaise pour y demander l’asile européen. Leur pensum ne fait que commencer.

Accueillis par les roses épineuses de Loukachenko, les réfugiés d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient, deviennent une arme de guerre. Craignant une vague invasive, le gouvernement de Varsovie, oubliant ses préceptes catholiques, les rejettent. S’ensuit un ping-pong éreintant et cruel transformant les migrants en balles jetées sous ou sur un filet de barbelés. En cette zone d’exclusion, l’appel de la forêt devient un cri signifiant la peur, la souffrance, la faim, le froid. De quoi mourir mille fois.

Pour réveiller les consciences, Agnieszka Holland choisit de donner plusieurs visages humains à cette crise de 2021 qui, au côté du COVID, fit pour un temps la une des journaux télévisés et papier de l’époque. Un vieillard fatigué, des femmes enceintes, des enfants et un bébé sont là pour susciter l’empathie. Face à eux, les gardes-frontière tyranniques figurent l’autoritarisme aveugle, même si les états d’âme de l’un des leurs auront droit au chapitre. En parallèle, les activistes locaux s’impliquent et tentent en contournant les lois imposées de sauver ceux qu’ils peuvent. Une citoyenne émue les rejoint dans la résistance.

Si le sujet paraît essentiel, la forme choisie trouble. Le souffle glacial du noir et blanc de l’image l’esthétise également. Les parties très documentées sont parfois mises à mal par l’élan de la fiction.

Au final, la réalisatrice interroge furtivement l’accueil réservé aux Ukrainiens en comparaison de celui d’étrangers venus d’ailleurs et de plus loin. Deux poids, deux mesures que l’on peut comprendre comme un reproche et un avertissement. Personne n’est à l’abri de la contrainte du départ, alors que, dans le ciel, les oiseaux migrent aussi.

(6.5/10)

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« Et plus si affinités » de Olivier Ducray et Wilfried Méance

Critiques

“La fête des voisins”

Sophie a invité pour le repas les voisins du dessus, ce qui ne plaît guère à son mari Xavier. Il faut dire que les fréquents ébats nocturnes d’Adèle et Alban sont particulièrement bruyants. Et s’ils leur en parlaient ?

« L’amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser. Et c’est bien en vain qu’on l’appelle, s’’il lui convient de refuser… », fredonne la flûte traversière qui introduit le film. De quoi faire chanter ce couple usé par la monotonie, confronté à deux jeunes libertins provoquant jalousie et envie. Alors que l’homme se sent vite menacé par le galant qui ose marquer son territoire en essayant le lit, la femme, en manque, ne dirait pas non à ce petit jeu sans conséquence pour réapprendre à s’amuser. Une fois la gêne passée grâce à quelques verres, valsent les échanges sur l’échangisme, l’exhibitionnisme, et le sexe en groupe. Entre la cuisine et les dépendances, la proposition indécente pourrait être amusante. Mais alors que le gigot brûle, l’alcool déshabille et laisse exhaler vulgarité, brutalité et révélations forcées. Le quatuor au diapason aurait mérité un scénario plus tenu qui s’exprimerait davantage sur une scène théâtrale.    

(6/10)

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« Le monde après nous » (Leave the world behind) de Sam Esmail

Séances rattrapage

(Rattrapage Netflix) “Ceux qui s’en allaient”

Sur un coup de tête, Amanda emmène sa famille dans une villa de luxe pour échapper à la cohue new-yorkaise qu’elle ne supporte plus. Sur la plage, au bord de l’eau, les vacances promettent d’être sereines. Mais l’échouage d’un pétrolier et l’arrivée en pleine nuit de ceux qui se présentent comme les propriétaires de la maison vont tout bouleverser.

L’apocalypse maintenant. Wi-Fi coupé, cyberattaque, avions qui tombent, appel de la nature, chant des sirènes, inondations, virus… Après un générique annonciateur, ce sont autant de plaies égyptiennes augurant de la fin d’un monde hyperconnecté. Le rêve américain est mis à mal par le terrorisme, le complotisme, le racisme et l’individualisme. Un coup d’État et une guerre civile sont annoncés. De quoi donner une amertume aux verres de vin sirotés de manière insouciante au bord de la piscine.

Le papa de Mr Robot ne met pas longtemps à diffuser une tension atmosphérique au sein de cette parabole Netflix. Sa mise en scène sophistiquée joue habilement sur des effets suscitant le trouble : angles de caméra obliques, couleurs symboliques, et tableaux au mur évoluant tout au long du film. De quoi se mettre à douter de la probité des images et des personnages. Les hommages appuyés à Spielberg, Hitchcock, Fincher, Peele, et aux séries TV se succèdent et en deviennent amusants. Quand tout autour de soi s’effondre, quoi de meilleure échappatoire que de regarder une sitcom entre amis ?

(7.5/10)

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« Une vie » (One life) de James Hawes

Critiques

“Au revoir les enfants”

En 1938, alors qu’Hitler annexe la région des Sudètes, le Britannique Nicholas Winton est à Prague. Cinquante ans plus tard, le vieil homme se remémore cette année noire où il s’engagea à faire venir en Angleterre de nombreux petits réfugiés tchécoslovaques.

Il y a des histoires méconnues qui méritent de temps à autre une piqûre de rappel. Le dévouement total de Nicholas Winton, aidé par sa mère et quelques amis, en fait partie. Une armée de gens ordinaires à l’âme extraordinaire. Il a fallu une émission de télévision populaire pour lui rendre hommage, instant fort au rendu maladroit et bêtement dévoilé dans la bande annonce. Aujourd’hui, c’est ce film qui permet à la mémoire collective de se rafraîchir et ne pas oublier. Très académique, la réalisation jongle comme elle le peut entre les différentes époques et lieux géographiques, construisant petit à petit un faux suspens très discutable quant au sort réservé aux enfants et à leurs protecteurs. Alors que la situation parle d’elle-même et fait écho à la triste situation du monde actuel, les violons insistent lourdement pour faire monter les larmes. Les personnages secondaires manquent d’épaisseur afin de laisser place à un jeune héros bien trop lisse. Il devient plus convaincant en prenant les traits fatigués de Sir Anthony Hopkins, à la stature et au jeu de plus en plus émouvants.

(6.5/10)

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