« Fièvre méditerranéenne » (Mediterranean fever) de Maha Haj

Critiques

“Mon voisin le tueur”

Homme au foyer désespéré et écrivain à la plume asséchée, Waleed déprime à Haïfa. Un soir, tard, Jalal, son nouveau voisin, toque à la porte.

Le corps d’une femme est étendu sur le sol, la tête dans une mare de sang. Les secouristes autour s’affairent en vain, sous le regard médusé de deux individus vêtus de noir. Waleed est l’un deux. Il déclare : « C’est de ma faute ». Si cette introduction n’est en réalité qu’un rêve, elle illustre les pensées macabres du personnage qui peine à trouver du sens en son quotidien. Face à lui, Jalal représente un contraire intrigant. Cet homme contrasté, accueillant mais possiblement dangereux, pourrait être la solution radicale au mal qui ronge le romancier.

Hélas, la dépression de Waleed imprègne le film qui peine à s’élever et trouver un rythme, malgré le charisme plus dynamisant du voisin. La comédie noire attendue n’amuse pas et s’enlise dans un discours de plus en plus grave. Par son scénario récompensé à Cannes, mais au final moins étonnant que prévu, la réalisatrice évoque la difficulté de la communauté arabe palestinienne à vivre en Israël. Ainsi, la fièvre méditerranéenne du titre se traduit notamment par les maux de ventre récurrents d’un enfant ne pouvant plus supporter le cours orienté de géographie qu’on lui impose. Soit le reflet de tout un peuple en souffrance.

(5.5/10)                                                                                     

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