« Last dance » de Delphine Lehericey

Critiques

“Pas de deux”

Germain vient de perdre son épouse de manière brutale. Afin d’honorer la promesse qu’ils se sont faite de réaliser leur rêve respectif, il prend sa place au sein d’une compagnie de danse contemporaine, sans le dire à ses enfants inquiets.

Il a le style et la carrure François Berléand pour jouer les vieux bougons au cœur mou. Disons que l’exercice consistant à fondre sur une chaise le laisse dans un premier temps perplexe. Mais sur scène, pris en main par la chorégraphe La Ribot, les gestes maladroits du grincheux s’amplifient. Le dos courbé se redresse et le regard devient intense. Épaule contre épaule, yeux dans les yeux, l’affrontement change en un corps-à-corps envoûtant bien éloigné du ridicule. Ces scènes de danse et de répétition sont les plus plaisantes. Belle idée également que de faire du petit rat de l’opéra, un rat de bibliothèque ami des chats du quartier.

Malgré le deuil, pas de quoi pleurer comme une madeleine aussi proustienne soit-elle. Alors que la solitude des anciens est le plus souvent mise en avant, c’est à un entourage d’envahisseurs que l’on adresse ici ses reproches. Le contre-pied est tout à fait recevable et plutôt amusant. Mais certains personnages secondaires manquent de substance et cette manie du culte du secret pour s’assurer des quiproquos finit par user. Le scénario se force et se précipite en toute fin. Néanmoins, tendre est cette comédie dramatique et romantique qui nous rappelle que le plus dur sera le jour où nous ne danserons plus.

(6.5/10)

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